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Faisons connaissance avec Tal, une jeune française installée avec sa famille à Jérusalem. A 17 ans, les grandes questions commencent à bouillonner dans sa tête. A la suite d’un attentat suicide dans un café proche de chez elle, elle décide d’écrire une lettre à un correspondant imaginaire qui se situerait de l’autre coté de la bande de Gaza, en territoire palestinien donc. Elle charge son frère qui effectue son service militaire proche de Gaza de lancer la bouteille dans laquelle elle a glissé la lettre. Est-ce que ses interrogations et son refus d’admettre que seule la haine peut régner entre les deux peuples trouveront un interlocuteur. Quelques jours plus tard, elle reçoit une réponse mystérieuse venant de Palestine…….
Voilà un film assez moralisateur qui donne à croire que le meilleur est toujours possible. Et derrière ce message d’espoir et de paix, on voit même que c’est sûrement par la jeunesse que tout pourra être sauvé. Le conflit Israélo-palestinien qui y est vécu de l’intérieur par ses deux ados qui vivent chacun d’un coté du mur qui sépare la bande de Gaza, n’est en rien manichéen, le film donne même un éclairage optimiste sur le conflit, offrant une solution utopique mais pacifique à toute cette horreur de la guerre qui questionne toujours et sans cesse. C’est tendre, tendu, réaliste, bouleversant et très humain que de prendre conscience des nœuds très sérieux de cette situation qui n’a que trop durée. Le réalisateur Thierry Binisti a volontairement accentué le déroulement de cette « love story » impossible pour bien montrer que dans cette région habitée par la peur, la haine et l’intolérance, des gens vivent au quotidien avec les mêmes préoccupations que nous tous. Sur fond de guerre certes, mais les mêmes ingrédients se retrouvent chaque jour que Dieu fasse. Un parallèle inévitable avec Roméo et Juliette, à la différence près, que nos deux héros ont bien conscience de devoir construire leur vie en tant qu’individus libres. Un film rendu difficile à tourner car, Thierry Binisti voulait filmer des deux cotés de la bande, ce qui lui a été interdit par les autorités israéliennes, ces derniers ne voulant pas risquer d’enlèvements ou de représailles diverses. On s’aperçoit donc que même pendant le tournage, la réalité de cette incohérence et de cette intolérance persévérait tout le temps. Le film reste un témoignage vibrant sur toutes ces questions que tout le monde se pose, sans avoir le moins du monde un semblant de réponse, mais en laissant imaginer qu’avec ne serait ce qu’un peu de lucidité, de bon sens et surtout de « tolérance », il n’y aurait certainement depuis longtemps plus de problèmes concernant « la bande de Gaza ». Puisse ce film, au demeurant récompensé dans beaucoup de festivals, ouvrir un peu plus les yeux sur les vraies raisons de ce conflit interminable, et porter à jamais, un réel message d’espoir pour ces deux peuples blessés, martyrisés un peu plus chaque jour.