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SPORT DE FILLES
De Patricia Mazuy
Avec Marina Hands, Josiane Balasko et Bruno Ganz
Partons à la rencontre de Gracieuse, cavalière émérite, qui décide de claquer la porte de l’élevage qui l’emploi pour protester contre la vente du cheval qu’on lui avait promis. Elle va devoir repartir de zéro en devenant palefrenière dans le haras voisin de la ferme de son père. Elle va surtout se confronter à la tyrannique propriétaire, Joséphine de Silène et à l’ancien champion de dressage Franz Mann, cynique et usé, mais dont les conseils sont toujours de précieux sésames. Prête à se battre sur tous les fronts, Gracieuse ne poursuit qu’un seul but : avoir son cheval et l’emmener vers les sommets.
Si vous aimez les chevaux, l’univers qui les entoure et tout ce qui fait qu’on dit qu’ils sont la plus belle conquête de l’homme, alors ce film est certainement fait pour vous. Au travers d’un match à trois dont il est bien difficile de dire qui tire le mieux son épingle du jeu, Patricia Mazuy nous amène avec délicatesse dans ce monde très fermé du dressage et de la précision chirurgicale des techniciens qui l’enseignent. Marina Hands en cavalière surdouée qui ne recule devant rien, se dresse devant une Josiane Balasko, toujours aussi parfaite, et ce dans n’importe quel rôle. Je me souviens d’ailleurs d’une remarque judicieuse qu’elle avait faite au début de sa carrière à un journaliste qui la questionnait, je cite « comme on hésite à me proposer des rôles intéressants vu que j’ai pas le physique et que j’ai pas fait mes preuves…. Alors, je les écrits moi-même et je me donne le premier rôle ». Quelques « une vie d’enfer » et « gazon maudit » plus tard…et j’en passe, non seulement elle a bluffé tout le monde, mais aujourd’hui, elle est un gage de sécurité dans n’importe quel film et surtout n’importe quel sujet. J’ai encore en mémoire son rôle magnifique du « hérisson » où sa vraie gueule de cinéma, pathétique au possible, avait crevé l’écran une fois de plus. Alors, la mettre en présence d’un Bruno Ganz qui a tout joué dans sa vie où presque, complète un trio hors norme, qui fait du casting de ce film, sa première force. C’est très habilement tourné, très librement inspiré aussi de la vie de Patrick Le Rolland, ancien champion international de dressage et qui a d’ailleurs participé au tournage en tant que consultant technique. Autant d’éléments qui contribuent à faire de ce film une vraie réussite sur un sujet peu banal, très rarement évoqué au cinéma. Il est également à signaler, que le film n’a été rendu possible que grâce à la qualité de Marina Hands, elle-même très bonne cavalière, mais qui a dû batailler ferme pour comprendre les techniques de dressage essentielles à la bonne réalisation du film. Il va sans dire que sans aucun doublage, la production lui doit une incontestable et fière chandelle, autant que la critique qui semble déjà unanime, pour lui accorder tout le crédit qu’elle mérite.