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Vétéran de l’armée américaine, Oliver Sherman est bien décidé à retrouver le soldat qui lui a sauvé la vie pendant la guerre. Complètement perdu, déconnecté des réalités de la vie, sans famille et sans avenir, il erre à la recherche de cette lueur d’espoir à qui il doit la vie. Il la retrouve, en la personne de Franklin Page, passé depuis longtemps à autre chose, lui qui a fondé une famille avec une femme charmante et deux enfants. Mais l’intrusion dans cette vie bien rangée de cet homme brisé par la guerre et dont la violence enfouie ne demande qu’à ressurgir n’est elle pas en fait une réelle menace pour Franklin et sa famille !!!
Voilà ce que le premier film de Ryan Redford, qui n’a rien à voir avec le célèbre acteur du même nom, nous propose. C’est en fait l’adaptation d’une nouvelle de Rachel Ingalls, qui n’a rien à voir la famille de « la petite maison dans la prairie », on va bien finir par s’en sortir !!! et je dois bien avouer que le sujet très sensible est une très belle réussite à tous les niveaux. Une histoire simple, touchante, avec des acteurs aux visages peu connus mais dont le sens de la gravité donne une vraie couleur au film. Les trois acteurs principaux viennent surtout de série TV comme « les experts », « deadwood » ou encore « urgences » et le fait de les retrouver sur le grand écran pourra leur permettre sûrement de faire une avancée significative sur le box office. Il est vrai aussi, que ce film intimiste, réalisé avec des bouts de ficelles est bien loin de la grosse machinerie hollywoodienne, mais là, pas besoin d’effets spéciaux racoleurs, de ralentis abusifs qui frisent le ridicule, juste une histoire forte, qui sent le vécu…. Et de vraies gueules de cinéma, sinistres, graves et dont l’émotion ressort à chaque rictus. On est certes pas là pour rigoler, mais le sujet ne s’y prête pas, on retrouve un peu aussi l’ambiance du magnifique Rambo, je parle bien sûr du premier volet et non pas des suites granguignolesques qui n’ont fait que massacrer l’image que l’original avait su si bien amener. Et que dire de la progression de cet Oliver Sherman, si inoffensif, si maladroit derrière sa carapace de soldat paumé au début du film et qui, au fur et à mesure qu’il s’immisce dans la vie des Page, devient enclin à une violence de moins en moins contrôlée, très instable et coupable d’un profond ressentiment. On tient là, le vrai fil rouge de cette histoire d’une force incroyable et qui ne doit sa réussite, qu’à la grande justesse de sa mise en scène, ajoutée à un jeu d’acteur d’une rare maîtrise. Un vrai beau film, comme on en voit peu, et surtout une magnifique première réalisation pour un metteur en scène qui ne demande qu’à être connu !!!