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Lucas tente de se reconstruire après un divorce difficile. Sa nouvelle amie l’aide en ce sens et il tente tant bien que mal de reconquérir son fils qui n’est pas sorti indemne de cette séparation. Mais un détail, une remarque et un mensonge, horrible et accusateur vont faire basculer sa vie. La petite fille de son meilleur ami l’accuse, par dépit enfantin, de sévices sexuels. Il a beau crier son innocence, rien n’y fait, il perd son travail, sa dignité et la confiance de tout le monde.
Le film de Thomas Vinterberg fait froid dans le dos. Sans être tiré d’une histoire vraie, le scandale pas si lointain d’Outreau nous rappelle à chaque instant dans ce film, que le mensonge, dévastateur et carnassier, face à la présomption d’innocence broie tout sur son passage. Ce mensonge qui se répand comme un virus mortel et invisible et qui détruit tout ce qui vous avez construit avec sagesse, dignité et méthode. Mads Mikkelsen qui est reparti du dernier festival de Cannes avec le prix d’interprétation masculine est absolument bouleversant du début à la fin, et la montée en puissance de cette descente aux enfers est dépeinte avec un réalisme exceptionnel. La vérité sort toujours de la bouche des enfants soi-disant, on va s’apercevoir qu’il faut toujours prendre avec des pincettes des révélations aussi gravissimes et qui peuvent broyer n’importe qui et cela sans le moindre remord. On reste sur son siège à se demander qu’est ce qui va bien nous tomber dessus, quel rebondissement, « coupable, non coupable, pardonné, non pardonné », on en vient presque à vouloir entrer dans le film pour crier à l’injustice et hurler la vérité, pour dénoncer les propos déformés d’une bande de gamins stupides qui plonge Lucas dans un véritable cauchemar. Et nous prenons nous, spectateurs, une grande claque en pleine figure devant cette grande histoire, de délation, d’amitié et de confiance qui vous ébranle à chaque minute. Et combe de paradoxe, Thomas Vinterberg qui était venu à Cannes en 1998 en présentant Festen qui montrait la cruauté de certains parents à l’égard des enfants, démontre tout l’inverse cette année. Et comme il le dit lui-même, la vérité se situe certainement quelque part au milieu de tout ça…… Voilà le point de départ de « la chasse » et dans l’idée que le réalisateur se fait de sa vérité. A l’arrivée, « la chasse » se veut un film non pas moralisateur, mais terriblement accroché à la notion d’amitié, d’amour, de confiance et de respect de chacun et c’est une vraie belle réussite pour un cinéma scandinave assez méconnu en fait, et qui nous explose en pleine figure aujourd’hui avec cette histoire touchante à plus d’un titre. A ne rater sous aucun prétexte……..