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Ce film nous conte l’histoire d’un jeune homme qui a été l’objet de sévices de la part de trafiquants d’enfants, et qui garde comme souvenir de cette expérience sordide, un rictus terrible collé à son visage. Dans sa fuite vers la liberté, il récupère une petite fille Déa, aveugle, et tous les deux vont se réfugier chez un forain, haut en couleur, Ursus qui va s’occuper d’eux comme s’il était leur père. C’est le point de départ d’une grande amitié entre ces trois personnages. Ils vont sillonner les routes, et présenter un spectacle dont le jeune homme Gwynplaine, oui je sais, un prénom comme ça est presque aussi lourd à porter que la cicatrice qui lui coupe son visage en deux, je disais donc un spectacle dont il est la vedette. Tout le monde se déplace pour venir voir l’homme à la cicatrice horrible, celui que l’on surnomme l’homme qui rit. Mais ce succès, qui lui ouvre les portes de la célébrité et de la richesse, commence peu à peu à l’éloigner des deux seules personnes qui l’aiment vraiment pour ce qu’il est.
Ce film de Jean-pierre Améris, est la troisième adaptation cinématographique de l’œuvre de Victor Hugo. Toute l’équipe du réalisateur s’est rendue dans la région Praguoise, en République Tchèque, pour trouver les décors naturels qui permettent à l’histoire de prendre toute sa splendeur. Alors, certes Jean-pierre Améris, a pris quelques libertés avec le texte original, mais il reste néanmoins une adaptation riche en émotion, proche d’un conte pour enfant. Gérard Depardieu prête sa carrure d’Obélix à cet Ursus qui porte bien son nom, et Marc andré Grondin, alterne entre les beaux traits de son visage et cette cicatrice torturée, qui lui fait ressembler à un Joker tout droit sorti d’un nouvel épisode de Batman. Mais, il est bon de préciser, que le créateur de Batman, Bob Kane, s’est inspiré directement du héros de Victor Hugo pour donner au Joker cette apparence d’un homme qui rit tout le temps. Pour en revenir au film, on retiendra surtout que c’est un récit sur la différence, la difficulté d’aimer et la révolte contre le pouvoir des nantis et les splendides images du réalisateur, nous emmène dans une ambiance fellinienne, qui se rapproche même du coté envoûtant «d’Edward aux mains d’argent » de Tim Burton. Vous l’aurez compris, on balance entre fantastique et réel, et notre Gégé national, pas encore conscient du raz de marée qu’il allait provoquer avec sa fuite calculée vers la frontière Belge, nous offre une partition conforme à tout le talent dont il nous abreuve à chaque fois qu’il apparaît à l’écran. Et rien que pour ça, l’homme qui rit est à conseiller à tous bons cinéphiles qui se respectent.