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DES VENTS CONTRAIRES De Jalil Lespert Avec Benoit Magimel, Isabelle Carré et Antoine Dulery On va faire connaissance avec Paul, dont la vie bascule soudain, dès lors que sa femme Sarah disparaît subitement sans laisser de traces. De longs mois de recherches ne donneront aucun résultat et Paul, brisé, rongé par les remords, décide un peu comme un symbole de tout reprendre à zéro, déménage avec ses deux enfants et repart dans sa ville natale de St Malo où il retrouve son frère Alex qui dirige une « auto-école ». Avec l’appui des siens, il lui sera peut être plus facile de remonter la pente. Toute une série de rencontres vont émailler son retour aux sources et certaines, vont même lui jouer un tour inattendu. Jalil Lespert avait marqué son entrée dans le monde du septième art avec des rôles de composition assez sombres et des personnages toujours à la limite. « Virgil » et « Le petit lieutenant » en sont la démonstration évidente. Son passage derrière la caméra n’a fait que traduire encore un peu plus cette nostalgie qui se dégage de son regard. Et sa vision, ajoutée à l’œil complice de sa caméra, apporte un ton très personnel à ce film délicat porté par un superbe Benoit Magimel et entouré de comédiens magnifiques. Isabelle Carré est merveilleuse, les deux enfants jouent de manière absolument très justes et ne donnent en rien dans la redondance. Antoine Duléry très souvent cantonné aux seconds rôles un peu légers dans des comédies faciles voire gaudriaulesques, trouve également que le moment est venu pour lui aussi de montrer un tout autre visage et sa présence est délicieuse et incontournable aux coté de Benoit Magimel. Même Ramzy Bédia, qui a fait plus que de nous abreuver avec des pochades ridicules et sans saveurs, y va de sa composition magistrale et nous surprend plus qu’agréablement. Comme quoi, quand on veut se donner la peine de lire un scénario qui tient la route, on peut trouver des rôles intéressants à jouer……. Enfin, moi ce que j’en dit !!! à l’arrivée, il nous reste un film très émouvant, qui met en lumière la magnifique ville de St malo, et retraduit à quelques détails près, le très beau livre de Olivier Adam, expert en histoire de ce genre (on lui doit notamment le superbe « je vais bien ne t’en fait pas ») et qui a même contribué à l’écriture du scénario. N’était il pas d’ailleurs le mieux placé pour le rédiger. Un film touchant à plus d’un titre, ponctué de rôles savoureux, et qui confirme que Jalil Lespert a décidemment tout d’un grand !! Qu’on se le dise !! |
ON THE ICE De Andrew Mc Lean Avec Josiah Patkotak et Teddy Kyle Smith Au travers de deux adolescents inuits, Qualli et Aivaaq, ce film va nous plonger dans l’ambiance de ce qu’on appelle « le grand nord » en nous emmenant sillonner les paysages glacés du nord de l’Alaska. La ville de Barrow et toute sa communauté, sont le théâtre de la disparition de l’un des leurs, James, un ado parti en randonnée pour la chasse aux phoques avec Qualli et Aivaaq. Une malencontreuse dispute entre les trois garçons va déboucher sur la mort accidentelle de James. Désemparés, et se débarrassant du corps à la va-vite, ils vont inventer mensonges sur mensonges pour justifier l’absence de James. C’est le point de départ d’une enquête difficile, au cœur d’une nature hostile et incontrôlable. C’est par près de moins trente degré au dessous de zéro que le film a été réalisé par Andrew m clean qui connaît bien la région, car lui-même d’origine inuit, a grandi dans la ville de Barrow. Ce film qui pourrait presque devenir un documentaire sur les conditions de vie dantesques dans ces contrées presque oubliées de tous, revêt la panoplie du thriller de la banquise, et nous livre une histoire glaçante, c’est le moins que l’on puisse dire. Entourés par des comédiens non professionnels, ce film est un véritable cri d’amour pour cette région nord de l’alaska et le déroulement de l’intrigue se suit vraiment comme un polar à l’américaine. Ce n’est donc pas une surprise si « on the ice » avait déjà été remarqué au dernier festival de Sundance, avant d’obtenir hors compétition, le prix de la meilleure première œuvre, au très réputé festival de Berlin. Il eut été marrant d’ailleurs de lui accorder l’ours d’or qu’il méritait, car aux dires de la production du film, le grand problème pour sa réalisation, a été d’empêcher les grands ours polaires de venir contrarier les scènes de tournage, à grands coups de gardes armés qui surveillaient jour et nuit, l’un des plus grands plateau de cinéma jamais vu !!! Allez, hop ? bonbons, esquimaux…… |