« Thierry vous fait son cinéma. Les sorties de films, quelques
commentaires et, en quelques minutes vous êtes informées
sur votre semaine cinématographique. »
Pour contacter Thierry : + 33 4 82 53 38 80
thierry@sequencefm.fr
Cosmopolis est l’adaptation d’un roman de l’auteur américain Don Delillo publié en 2003 et qui avait été à l’époque plus ou moins éreinté par la critique, le jugeant très négatif voire, apocalyptique. Aujourd’hui, en 2012 ce livre est pratiquement devenu un best seller, car sa dénonciation pertinente des manquements graves du système financier actuel le place au rang des livres prémonitoires. Depuis près de 10 ans, des producteurs essaient de tenter l’adaptation de ce roman et ce n’est que maintenant, par le biais de la folie contenue du réalisateur David Cronenberg, qu’il voit le jour au cinéma. Robert Pattinson, le dandy vampire de la saga « Twilight » y tient le rôle majeur et sa présence quasi permanente à l’écran ne manquera pas d’être salué par la critique. Il prend donc les traits d’un magnat de la finance Eric Packer, qui depuis sa limousine blanche va traverser Manhattan d’est en ouest pour aller rejoindre son coiffeur, histoire de se faire une belle coupe. La traversée va s’annoncer particulièrement périlleuse, car New York en ébullition de part la venue du Président des états unis, va voir tout son système s’effondrer au fil des heures et des minutes. Notre Eric Packer, va lui, depuis sa limousine, croiser toutes sortes de personnes qui vont faire augmenter sa paranoïa. Veut on l’assassiner, où, quand, comment, et qui…….. Le chaos s’installe, dans la ville, dans sa voiture, jusque dans sa tête. Car si le film est essentiellement tourné dans la voiture, les larges plans sur notre héros depuis son véhicule sont fait pour se mettre à la place du jeune financier. On pense Eric Packer, on réfléchi Eric Packer, on est Eric Packer……. Depuis longtemps considéré comme un réalisateur un peu malsain de part le choix et la violence de ses sujets, David Cronenberg n’en est pas moins un virtuose de la caméra, qui n’a pas son pareil pour nous embarquer dans sa tourmente visuelle. Ce Cosmopolis est un film à faire tourner les têtes, toutes les têtes, depuis celle de son héros jusqu’à celle de son chauffeur. Très fidèle au roman qu’il a littéralement avalé explique t’il, il a intégralement recopié les dialogues du bouquin en meublant les blancs, et a ainsi obtenu son scénario en deux jours, séance tenante. Cosmopolis pouvait alors, par le biais de sa caméra toujours aussi voyeuse, prendre un autre visage et passer de quelques feuilles de livres à une pellicule qui se veut explosive car ce Cosmopolis là, c’est un condensé de « Crash », « History of violence » et « Vidéodrome », rien que ça…. Cosmopolis marque aussi la 15ème collaboration entre David Cronenberg et Howard Shore, le musicien qui a composé toutes les bandes originales de ses films depuis le début de sa carrière à l’exception de « Dead zone », ce qui prouve qu’en matière de fidélité artistique, le réalisateur sait de quoi il parle. Alors braves gens, plongez dans le monde décadent de Cosmopolis, et faites vous votre propre opinion sur la maestria de ce metteur en scène hors normes, qui depuis « Chromosome 3 et la mouche », n’a cessé de nous surprendre à chacune de ses sorties.