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Sean habite dans une petite ville canadienne et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il vit très mal son adolescence. Il est rejeté par la plupart de ses camarades de classe, et en fait il ne trouve son exutoire qu’auprès d’internet et des vengeances virtuelles qu’il s’y fabrique. Mais la police est alertée et en faisant irruption chez lui, trouve une cargaison d’armes que son père possède pour aller à la chasse. Interrogé par les inspecteurs, Sean se retrouve accusé de planifier un crime à grande échelle, et sur l’autel du principe de précaution, la machine judiciaire implacable se met en marche comme pour mieux le broyer.
Sujet sensible, car on ne compte plus aujourd’hui, les dérives qui ont amené certains jeunes, mal dans leur peau, à fomenter de véritables tueries, seul ou accompagné. Et, il est vrai que dans tous les cas, si on avait senti le vent arriver, peut être aurions nous éviter d’innombrables drames terribles qui ont secoué bien des villes de par le monde. Le film de Jason Buxton parle de tout cela et par le biais de ce jeune adolescent un peu tourmenté, nous montre l’envers du décor. Les railleries subies par ce jeune, ce rejet permanent par tout le monde, ces humiliations au quotidien, trop souvent gratuites mais toujours profondément dégueulasses, attise chez lui une forme de vengeance virtuelle et qui, contrairement à tous les faits divers dont je faisais référence un peu plus avant, ne se voulait que virtuelle. Là où ça devient intéressant, c’est que personne ne lui laisse le temps de s’exprimer, il semble condamné d’avance, les armes de son père trouvées chez lui plaidant pour sa culpabilité plus qu’évidente, il ne reste plus qu’à mettre en marche la machine judiciaire et ses mâchoires d’acier pour envoyer en prison notre Sean et lui laisser mariner encore plus son mal être au milieu d’un environnement toujours plus hostile et qui servira encore moins sa cause. Un film vraiment dérangeant, sur les dérives d’un système qui pour mieux prévenir d’un danger, en crée d’autres encore plus irréversibles. Une mention spéciale est à porter à ce jeune comédien inconnu, Connor Jessup, qui traîne sa peine avec beaucoup de justesse et qui a le mérite de nous mettre encore plus mal à l’aise que lui. A voir………