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Ce film raconte la rencontre fortuite de Taillandier, peintre renommé qui du jour au lendemain plaque son boulot, sa famille et sa maison, avec une jeune fille de 15 ans que sa mère vient de mettre dehors de chez elle. Entre cette adolescente égarée et cet homme au bout du rouleau, une connexion père / fille va s’établir tout naturellement, et c’est en faisant un bout de chemin ensemble, qu’ils vont redonner un nouveau sens à leur vie. Le cinéma de Jean Becker parle toujours d’un cinéma vrai, bercé entre le rire et la grande émotion. Sa dernière réalisation « la tête en friche » nous avait montré un Gérard Depardieu bouleversant, et c’est aujourd’hui au tour de Patrick Chesnais d’avoir la tête en friche, au point de laisser tomber sa vie facile auprès d’une famille qui l’aime et de tout reprendre au hasard des chemins, accompagné d’une ado toute aussi paumé que lui. Le jeu des acteurs est bien entendu la première force de ce film, et la décision de donner la vedette à Patrick Chesnais, acteur assez méconnu en fait, s’avère un premier choix pour ce qui risque d’être le vrai premier grand rôle de sa carrière. Son coté pathétique, ce regard fuyant et attristé, ses réactions inattendues en font une vraie belle surprise, et son association avec Jeanne Lambert, dont c’est ici le premier rôle au cinéma, fonctionne à merveille. Quelques seconds rôles savoureux confiés à Miou miou et Jacques Wéber complètent un plateau très équilibré, pour un film de qualité, et dont la gravité du sujet passe comme une lettre à la poste grâce à une caméra toujours en mouvement, et qui filme au plus près des comédiens, allant chercher sans cesse, le regard, la grimace, ou l’expression choc qui habiteront l’écran tout entier. Egal à lui-même, Jean Becker nous livre donc un film fort, prompt à nous captiver de la première à la dernière image, comme pour mieux nous dire « Bienvenue parmi nous ».
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QUAND JE SERAI PETIT De Jean-paul Rouve Avec Jean-paul Rouve et Benoit Poolevorde
Quand je serai petit, ou la rencontre de Matthias et Matthias. L’un à 40 ans et l’autre une dizaine d’années et aussi bizarre que ça puisse paraître, Matthias pense se revoir à son âge en regardant ce jeune garçon. Complètement perturbé par cette rencontre, Matthias va marcher dans les pas de son jeune compagnon au point de mettre en péril son équilibre familial. Que de chemin parcouru depuis la joyeuse et loufoque troupe des « robins des bois » jusqu’à cette magnifique réalisation d’aujourd’hui, aboutissement total d’une carrière qui se voudra certainement encore très longue et marquée par des rôles importants comme celui du « collabo » dans Monsieur Batignolle. Depuis, Jean-paul Rouve s’est installé avec beaucoup de pudeur et de discrétion dans la grande famille du cinéma et nous apporte maintenant sa vision de l’autre coté de la caméra. Une vision délicate, tendre et poétique, et ce film toute en finesse en est l’illustration parfaite. Tout sonne juste, l’histoire racontée avec pudeur, le jeu des comédiens tout en nuances, et jusqu’à la musique, et le choix de cette magnifique chanson « Mistral gagnant » de notre ami Renaud. Une vraie belle leçon de vie, sans chichi, fanfare ni trompette, juste une histoire, une caméra et des acteurs concernés par une belle aventure et une mention spéciale pour Benoit Poolevorde dans un rôle très sobre, a des années lumières de ses excentricités habituelles.
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