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Voici l’histoire toute simple de Paul. Il est Neurochirurgien, il a la soixantaine et son épouse Lucie est la femme idéale. Son ami de toujours Gérard, psychiatre est là aussi pour veiller sur eux deux. Mais la livraison régulière de bouquets de roses anonymes ainsi qu’une jeune fille que Paul va croiser plusieurs fois vont commencer à mettre en péril tout ce bel équilibre. Qui dit vrai, qui ment, comment interpréter autant de non dits, et tout cela au moment où l’on bascule à l’hiver de sa vie.
Ne suis-je pas passé à coté de ma vie……… C’est à partir de cette interrogation sibylline que Philippe Claudel plante le décor de ce très joli film porté à bout de bras par un trio d’acteurs épatants et qui n’en sont plus à leur coup d’essai. Une mention spéciale est tout de suite à porter au crédit de Richard Berry, qui, sans pour autant jouer le premier rôle, nous délivre une partition sans fausses notes et avec une profondeur de jeu et de ressenti immense. On comprend à mesure que l’intrigue se dessine, du vrai rôle qu’il joue autour de ses deux amis. Amoureux transi, confident de toujours, il navigue ainsi au milieu de cette amitié qui peut finir par devenir malsaine alors qu’elle était tout le contraire. Daniel Auteuil à qui les rôle dramatiques conviennent vraiment très bien, et qui, depuis Ugolin s’est fait une vrai gueule pathétique de cinéma est lui aussi remarquable, noyé par toutes ses interrogations qui le taraudent, balancé entre la vraie personnalité de sa femme et l’attirance qu’il ne saurait expliquer pour cette jeune inconnue qui traverse son quotidien depuis quelques temps. La caméra de Philippe Claudel essaie avec beaucoup d’élégance de répondre à toutes ses questions, et nous propose une très belle photographie, une luminosité soignée et un romantisme latent qui passent de saison en saison avec la délicatesse d’une rosée du matin. Comme dirait Tété, ce film aurait tout aussi bien pu s’appeler « à la faveur de l’automne », mais c’est juste avant l’hiver que Daniel Auteuil, Kristin Scott Thomas et Richard Berry ont souhaité nous convier pour nous parler, avec des mots simples et des regards appuyés d’une remise en question de leur propre vie.